“Le Silence des Repentis” de Kimi Cunningham Grant.
Faut-il se fier aux apparences ?
Je ne sais pas si j’aurais choisi ce roman s’il ne m’avait pas été offert par une de mes amies. Depuis ‘Dans la forêt’ de Jean Hegland que j’avais adoré mais qui m’avait bien secouée, je ne lis plus de livre qui pourrait s’apparenter de près ou de loin au survivalisme, à l’extrême isolement ou à une atmosphère où une tension latente règne … plus du tout ma came ce genre d’ambiance… sauf que là, une fois sur ma pile à lire, la couverture qui suggérait tellement bien le froid du nord et la vie en forêt a eu raison de mes bonnes résolutions et de ma curiosité dévorante. Et puis, il m’est impossible de résister à une cabane rouge.
L’ histoire :
Cooper et sa fille de 8 ans, Finch, vivent coupés du monde dans une cabane au nord des Appalaches depuis la mort de la mère de Finch. La petite fille a grandi au milieu des livres et de la forêt et respecte les dures règles de la vie sauvage. En grandissant, elle cherche à repousser les limites de leur isolement, à s'aventurer plus loin en forêt et commence à s'interroger sur le monde extérieur. Mais Cooper est hanté par les démons qui l'ont poussé à s'installer dans cette cabane, un passé qui le ronge et qu'il ne peut en aucun cas partager avec sa fille.
Dans le silence de la forêt, leurs seuls compagnons sont un étrange « voisin » du nom de Scotland, dont l'omniprésence bienveillante ressemble curieusement à une menace, et Jake, un vieil ami de Cooper qui leur apporte des vivres à chaque hiver. Sauf que cette année, Jake ne vient pas. Ce refuge qui les abrite depuis des années sera-t-il leur sanctuaire ?
Mon avis :
Je suis rentrée dans l’histoire plutôt rapidement, la lecture est assez fluide et j’ai eu du mal à le lâcher certains soirs. La nature y est beaucoup décrite, certains passages peuvent paraître longs pour les lecteurs non contemplatifs. Cependant, l’autrice sait très bien ferrer son lecteur en faisant monter la tension petit à petit sans rien lâcher. Pourquoi les deux personnages principaux vivent en autarcie ? Pourquoi Jake n’a pas pu les rejoindre ? Cooper doit-il passer aux aveux pour enfin soulager sa conscience et révéler son secret à sa fille qui grandit ?
L’atmosphère est souvent pesante, étouffante mais j’ai bien aimé être traversée par un éventail d’émotions au fil des pages : les tripes légèrement tordues par la peur, le plexus de temps en temps compressé par le malaise provoqué par certaines situations, les jambes impatientes que j’aurais bien prises à mon cou lors de passages clé, la cage thoracique enfin détendue et un sourire empli de soulagement et de tendresse lors du dénouement.
La fin est inattendue et la relation fusionnelle père-fille très touchante.
Un roman qui allie suspense et émotion, sans noirceur, que vous aurez du mal à poser !
Le silence des repentis, Kimi Cunningham Grant, 10/18, 332 pages.